mercredi 19 novembre 2014

Un Maghreb de l’énergie et des phosphates


Voici un extrait de l'article de Nidam Abdi publié dans les Echos :


Pour donner un nouvel élan économique et repenser le modèle énergétique du Maghreb, des experts de la région lancent une Communauté économique maghrébine de l’énergie et des phosphates (CEMEP).

L’idée d’un Maghreb économique qui avance vers les mêmes objectifs et intérêts se poursuit depuis les indépendances malgré les embûches politiques. Tantôt, les pays du Maghreb s’inscrivent dans la sphère méditerranéenne, tantôt, l’imaginaire arabe devient dominant en lien avec le continent d'Afrique.

Depuis un demi-siècle, les divisions persistent et empêchent que les cinq pays parlent d’une même voix au sujet de tel ou tel domaine. La mondialisation des échanges s’accélère à la faveur de la révolution de l’information et des nouvelles technologies, et de plus en plus de pays s’organisent en confédération régionale, aussi on aurait pu imaginer que les cinq pays du Maghreb parlent un jour d’une même voix. Peine perdue.

Réseau maghrébin

Ainsi, c’est en dehors de l’appartenance nationale et officielle de l’un ou de l’autre pays que des experts ont décidé d'unir leurs expériences pour créer, par-delà les frontières, un réseau maghrébin fondé sur deux thèmes à forte valeur d'exportation : l’énergie et les phosphates.


 

dimanche 9 novembre 2014

Pourquoi une Communauté Economique Maghrébine de l’Energie et des Phosphates ?

L’idée de la création d’une CEMEP a été lancée le 4 juillet 2014 lors d’une conférence à l’Assemblée Nationale à Paris par Gilles Bonafi. Cette rencontre concernant l’intégration maghrébine a eu lieu sous l’égide de Monsieur le Député Razzy Hammadi. Elle s’inscrit dans le droit fil de ses travaux illustrés en partie par l’ouvrage collectif publié aux Editions L’Harmattan : « L’intégration économique maghrébine : un destin obligé ? » 

 
En effet, face aux blocages politiques au sein des pays du Maghreb et face à l’aggravation de la crise systémique mondiale, Gilles Bonafi a décidé d’aller de l’avant et de relancer le dialogue autour d’un projet fédérateur qui permettra de développer des partenariats gagnant-gagnant. A l’image de la CECA première étape de l’intégration européenne, notre institut a décidé de privilégier l’axe de l’énergie et des phosphates, deux points clés pour l’ensemble des pays du Maghreb. Par ailleurs, la création de la CEMEP s’inscrit au sein d’une vision holistique qui met l’accent sur un changement nécessaire de paradigme. En effet, la crise anthropologique que nous traversons aujourd’hui nous impose de repenser totalement les modèles économiques maghrébins.

Le modèle énergétique en premier lieu doit être réétudié dans le cadre des énergies renouvelables. Le potentiel solaire thermique du Sahara équivaut à 10 fois la consommation mondiale globale d’énergie et le développement de nouvelles innovations technologiques permet aujourd’hui de l’exploiter. La convergence énergie-numérique (smart grids, villes intelligentes zéro émissions) sera au cœur des préoccupations.

D’autre part, nous observons une baisse sans précédent des surfaces des terres agricoles au Maghreb et dans le reste du monde. Selon la FAO, il devrait y avoir moins de 0,2 hectare de terres arables disponibles par personne dans le monde d’ici 2050. Le projet Wall-e program qui prévoit le rechargement en eau des bassins endoréiques du Maghreb permettrait la création de vastes oasis dans le désert, une des solutions pour l’avenir. Ce projet aurait pour objectifs de :
·     lutter contre la désertification ;
·     résoudre le problème de l’eau ;
·     développer un autre modèle touristique ;
·     créer des clusters innovants tant sur le plan de l’agroalimentaire que des énergies renouvelables ;
·     développer des chaînes de valeur autour des EnR, une des priorités de la CEMEP.

Repenser la finance qui doit être basée sur des actifs tangibles, participative, sociale, solidaire et durable, repenser la monnaie complémentaire commune maghrébine, ancrer le Maghreb dans l’économie de la connaissance, établir un nouveau dialogue avec l’Europe et le reste de l’Afrique, tels seront les autres défis que devront relever le Comité des experts en charge du projet CEMEP.

La révolution énergétique algérienne sera l'un des piliers de cette nouvelle page d'histoire que nous écrirons ensemble pour le Maghreb. C'est dans cet esprit que Tewfik Hasni, Jean-baptiste Hubert et moi-même avons réalisé l'étude intitulée "La révolution énergétique algérienne : un modèle pour le Maghreb."

Voici donc la première vidéo d'une longue série à venir ancrant le Maghreb dans l'économie de la connaissance au travers d'un travail collaboratif novateur que permet désormais le Web 2.0. Le Comité d'expert bénéficiera ainsi d'un bureau virtuel créé sur le cloud.
 
Gilles Bonafi,
Coordinateur du Projet